Texte de prédication : les leçons de la maladie

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Texte de prédication : les leçons de la maladie

Le message que je voudrais vous adresser ce matin est, en partie, un témoignage. Il s’accrochera à trois textes de l’AT que je citerai chaque fois le moment venu.

Plusieurs parmi vous savent déjà que des examens médicaux ont révélé le mois dernier que j’étais atteint d’un cancer de la prostate. Je ne voudrais surtout pas qu’on accorde, à cause de cela, une importance excessive à ma personne ou à un problème de santé qui malheureusement, n’a rien de très exceptionnel.

Mais j’ai pensé qu’il ne serait pas juste que je garde à mon seul profit quelques unes des leçons bénéfiques que Dieu m’a accordées ces dernières semaines en raison même de ce problème. Mon vœu et ma prière, c’est que, les problèmes de santé en moins, vous puissiez en retirer un réel bénéfice spirituel.

Premier texte : 2 Rois 20.1 « En ces jours-là Ézéchias fut atteint d’une maladie mortelle. Ésaïe fils d’Amots, le prophète, vint le trouver et lui dit : Ainsi parle le Seigneur : Donne tes ordres à ta maison, car tu vas mourir ; tu ne vivras plus ».

Je vais mourir. Voilà la dure réalité qui s’impose et que je dois prendre en compte. En fait c’est une chose qui nous concerne tous depuis le jour de notre naissance, nous allons tous mourir tôt ou tard, sauf si le Seigneur revient avant. S’il y a une chose certaine, inéluctable c’est bien celle-là ; mais c’est une chose de le savoir en général et pour un futur éloigné, c’en est une autre d’en prendre conscience pour soi et de voir l’échéance se rapprocher. Ézéchias a prié et il a beaucoup pleuré, le texte biblique ne nous parle pas de son âge mais par recoupements on peut calculer qu’il devait avoir 39 ans. C’est bien tôt pour mourir et avec les 15 années supplémentaires que Dieu lui a accordées en réponse à sa prière, il est quand même mort à 54 ans. Face à l’inéluctable, nous avons un recours et une espérance.

Le recours, c’est la prière et la guérison possible. Je ne voudrais pas trop m’y attarder, non pas que ce soit sans intérêt ou banal, un miracle c’est toujours une grande et belle chose. Et dans le cas d’Ézéchias, Dieu à tenu à agrémenter le miracle de la guérison d’un autre miracle qui lui servait de signe et qui est encore bien plus extraordinaire que celui de la guérison, même s’il est moins utile. L’ombre a reculé de 10 degrés sur un cadran solaire ou sur les marches d’un escalier. Ne me demandez pas comment cela est possible. Dieu est capable de l’impossible. Et il est significatif que ce soit la même parole divine, transmise par le même prophète, qui annonce à Ézéchias sa mort imminente, ainsi parle le Seigneur : « tu vas mourir », et la guérison, offrant même à Ézéchias le choix du signe. C’est le même Dieu souverain qui décide du sort de chacun de nous et qui peut accomplir l’impossible en réponse à la prière.

Mais au-delà des guérisons éventuelles, reste l’échéance inéluctable : tu vas mourir. Quant à moi, bousculé, ébranlé, dans les certitudes, l’insouciance relative, d’un homme en bonne santé, c’est dans l’espérance chrétienne que j’ai trouvé vraiment le réconfort et la paix. Là, nous ne sommes pas dans le domaine de l’incertain, du provisoire, du sursis. À vues humaines, le pire qui puisse m’arriver c’est de mourir, mais n’est-ce pas aussi en fait le meilleur : être auprès de Christ.

Mes chers frères et sœurs ne nous laissons pas voler notre espérance. Le monde dans lequel nous vivons tend à nous déposséder de notre espérance, de deux manières notamment.

D’abord en refusant de parler de la mort. En nous proposant de vivre comme si la mort n’existait pas. Il y aurait beaucoup à dire sur le sujet. Je me contenterai d’un simple exemple : en passant d’un recueil de chants à un autre, nous avons perdu pratiquement toutes les références à la mort qui figuraient dans les anciens cantiques. Par exemple, le cantique « Redites-moi l’histoire de l’amour de Jésus », un cantique qui parle de la naissance, de la mort, de la résurrection de Jésus. La dernière strophe disait ceci « Redites-moi l’histoire quand le monde trompeur me vend sa vaine gloire au prix de mon bonheur. Et quand, loin de la terre, je prendrai mon essor, en fermant la paupière que je l’entende encore : Redites-moi l’histoire de l’amour de Jésus. » Le chrétien du XXIème siècle ne meurt plus. On n’en trouve plus trace dans ses cantiques.

Ne plus parler de la mort conduit insensiblement à ne plus parler de l’espérance que nous avons face à la mort.

Une seconde stratégie pour diminuer et discréditer notre espérance : essayer de nous persuader que l’espoir d’une vie bienheureuse au delà de la mort serait, au mieux, une bizarrerie inoffensive et au pire une tromperie destinée à maintenir les pauvres et les opprimés dans la misère en leur faisant croire que tout ira bien pour eux après : la religion c’est l’opium du peuple. Face à cette critique n’avons-nous pas tendance à dire : la vie chrétienne, l’espérance chrétienne, ce n’est pas seulement pour plus tard, c’est déjà pour maintenant, ce n’est pas simplement l’espérance de l’éternité bienheureuse, c’est maintenant l’action concrète pour aider nos semblables, pour secourir les malheureux, pour lutter contre les injustices pour œuvrer en faveur de la paix. Tout cela est vrai, mais comment pouvons-nous dire ce n’est pas simplement l’éternité bienheureuse comme si c’était une chose simple qui va de soi, de peu d’intérêt, alors que Paul en 1 Corinthiens 15 nous présente la perspective inverse : « Si c’est dans cette vie seulement que nous espérons en Christ, nous sommes les plus malheureux de tous les hommes. » C’est cette espérance extraordinaire, inouïe, glorieuse, qui donne sens à toute notre vie dès maintenant, service du prochain compris. Gardons au cœur cette espérance qui nous a été rappelée ces dernières semaines avec les articles du credo qui nous parlent de la résurrection de Jésus, de notre propre résurrection et de la vie éternelle.

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Auteurs
Émile NICOLE

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