Des mots anciens à faire revivre

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Des mots anciens à faire revivre

La plupart des mots autour de la solidarité datent du Moyen Âge. C’est une époque où la langue française se développe et où l’influence de l’Église est grande dans la société. Son influence est donc forte sur le vocabulaire. Mais quelle est la véritable origine de ces vieux mots ? Quel sens ont-ils ? Et surtout, sont-ils encore pertinents au 21e siècle ?

Charité

La charité n’est pas une vertu chrétienne à l’origine. Elle vient de la société romaine où elle est considérée comme une attitude basique, fondamentale, celle qui consiste à aimer le genre humain.

Dans l’Occident christianisé, le mot vient à signifier « amour du prochain », selon le commandement repris par Jésus : « Tu aimeras ton prochain comme toi-même ». Très rapidement, la notion de charité dépasse le sentiment éprouvé pour englober les actes concrets que suscite l’amour du prochain, en particulier envers les plus faibles : nourrir ceux qui ont faim, soigner les malades, visiter les prisonniers...

Récemment, cette notion est devenue plutôt péjorative, liée à la crainte de paraître faible en recevant la charité de l’autre.

En réalité, la charité est très proche de la notion de solidarité, d’altruisme, d’aide sociale et de fraternité.

Compassion

Née chez les penseurs chrétiens, l’idée de compassion exprime d’abord le fait de souffrir avec l’autre, de ressentir les mêmes choses que lui. Bien sûr, si l’on est sensible au plus profond de soi à la souffrance de l’autre, des actes bienfaisants vont en découler, mais la compassion relève d’abord des sentiments.

De nos jours, on pourrait parler de sensibilité, d’empathie, de tendresse, et dire de quelqu’un de compatissant qu’il a un grand cœur.

Miséricorde

Dans son origine romaine, la miséricorde renvoie au fait d’avoir le cœur sensible au malheur des autres. Elle est synonyme de compassion. Dans son évolution chrétienne, elle désigne l’amour et la pitié pour les plus petits, en prenant particulièrement pour modèle la miséricorde de Dieu, c’est-à-dire l’amour de Dieu pour les hommes qui le pousse à pardonner leurs fautes malgré leur culpabilité. Ainsi la notion de miséricorde en vient à évoquer surtout le pardon accordé gratuitement au fautif, à cause de sa souffrance.

S’en rapprochent les notions de pardon, de grâce, de générosité.

Aumône

Le terme d’aumône naît dans les milieux chrétiens, et découle du mot miséricorde en grec. Il signifie soit la compassion, soit le geste qui en découle. C’est ce deuxième sens qui a été vraiment retenu et repris dans d’autres contextes. Il s’agit alors de venir en aide à ceux qui en ont besoin, pour effacer sa mauvaise conscience. Dans une perspective plus évangélique, l’aumône devient partage avec d’autres de l’amour et des bienfaits que l’on a reçus de Dieu.

De nos jours, on peut parler de don, de faveur, de bienfait, d’assistance, de partage... C’est la mise en pratique concrète de la solidarité que l’on ressent pour autrui.

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