Le maintien à domicile : un travail d’équipe

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Soins à domicile À 91 ans, mon père a dû rester trois mois et demi à l’hôpital et y a perdu le peu d’usage qu’il avait encore de ses jambes. À sa sortie, le médecin nous a conseillé l’hospitalisation à domicile puis l’aide à domicile car nous sommes quatre frères et sœurs prêts à prendre du temps chez lui pour qu’il puisse y rester. C’était il y a deux ans et demi.

Une parfaite organisation

Ce qui m’a frappé dès le début et qui continue de me frapper, c’est que tout est parfaitement organisé. Nous sommes à Paris, mais c’est la même chose dans le village des Pyrénées où il passe le mois d’août. Après une longue phase où il avait plutôt tendance à déprimer et à stagner physiquement et mentalement, mon père reprend peu à peu du poil de la bête. Il n’arrivait plus à lire qu’un mot à la fois et cet été, c’est une phrase. Les mauvaises nuits où il ne cessait d’appeler (« Pourquoi est-ce que tu m’appelles ? » « Pour voir si tu réponds... ») commencent à être un mauvais souvenir. Il ne redécouvre plus chaque matin avec un étonnement quelque peu attristé qu’il ne peut plus marcher. Les aides-soignantes du village lui ont dit qu’il avait rajeuni depuis la dernière fois et c’était un peu vrai.

Un soutien pour l’aidant

Voir chaque matin et chaque soir quelqu’un de motivé, très attentionné et différent, avec qui l’on peut causer, souvent très joyeusement, soutient. Car ces professionnel(le)s de tous âges et de toutes origines (mais à Paris majoritairement africain(e)s et partout à 90 % des femmes), non seulement font très bien ce rude travail mais aiment en rajouter dans le « bon moment » à passer, chacune et chacun dans son style. Quand il y a des centres d’intérêt communs, cela se sait vite. Avec l’une, on parle généalogie. Avec l’autre, études de théologie. Je pense que je n’aurais jamais pu croiser autrement une apprentie pasteure congolaise parlant lingala, ni écouter le récit d’une enfance en pays bambara, ou la complexe histoire familiale d’une infirmière martiniquaise. L’aide à domicile est aussi un échange à domicile.

Un « bon moment » pour tous

Une journée avec mon père peut être longue. On n’est pas forcément très préparé pour être aidant, dans sa tête comme dans ses muscles (merci à l’infirmier qui m’a appris au départ à transférer mon père du lit au fauteuil sans efforts). Le passage de l’aide à domicile rythme la journée avec les repas mais, alors que la réussite du repas dépend autant de l’humeur du bénéficiaire que de l’aidant, l’aide à domicile est à peu près toujours un bon moment pour la personne aidée comme pour l’aidant.

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