Dieu et César

Extrait Texte de prédication

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Denier Octave Divi filius Introduction contextuelle

La prédication qui suit a été composée dans un double contexte : au cœur d’une actualité précise, brûlante, celle de l’instruction à l’Assemblée nationale du projet de loi dite « sur les séparatismes » (requalifié « Projet de loi confortant le respect des principes de la République »), mais aussi dans le cadre d’une série de prédications programmée et thématisée sur les « phrases choc de Jésus ». Au regard du contexte politique, ce dimanche-là mon choix s’était naturellement porté sur la phrase de Jésus invitant à « rendre à César ce qui appartient à César, et à Dieu ce qui appartient à Dieu ».

Dans l’actualité des semaines précédentes, deux représentants du gouvernement, Gérald Darmanin, ministre de l’Intérieur, et Marlène Schiappa, ministre chargée de la citoyenneté, avaient tenus des propos assez inquiétants sur lesquels j’avais amorcé mon introduction et mon questionnement. La ministre chargée de la citoyenneté s’était, en effet, inquiétée du recours problématique chez les évangéliques de France aux « certificats de virginité » (pratique rapidement démentie notamment par le CNEF). Quant au ministre de l’Intérieur, il avait affirmé sur France Inter qu’il n’était plus envisageable de discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu.

Dans ce contexte délétère, nourri d’inquiétude, l’enjeu de la prédication était, au fond, à la fois de contenir la colère des croyants, rappelant le respect et la prière dus aux autorités civiles, tout en remettant « César » à sa place, et Dieu à la sienne. Invitant par là le peuple de Dieu à une posture juste : positionnement de foi, de confiance, d’intégrité et d’intercession pour les autorités et le pays. À vous d’apprécier maintenant si j’y suis arrivé.

Prédication

Le 1er février dernier, Gérald Darmanin affirmait sur France Inter, je cite : « Nous ne pouvons plus discuter avec des gens qui refusent d’écrire sur un papier que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu. » En plein débat sur le projet de loi dit « sur les séparatismes », visant pour l’essentiel l’islamisme radical, le ministre de l’Intérieur et la ministre chargée de la citoyenneté, Marlène Schiappa, avaient précédemment, successivement, chargé les évangéliques de France. L’un pointant du doigt le fait, je cite, que les évangéliques étaient un problème très important en France ; Marlène Schiappa pointant pour sa part l’usage problématique dans les milieux évangéliques de « certificats de virginité ». Accusation aussi sérieuse que fantasmée.

Dans ce climat « sympathique », comment les croyants sont-ils appelés à se situer ? Comment se positionner ? Et surtout que répondre concrètement si, un jour, nous étions effectivement sommés d’écrire un papier stipulant que la loi de la République est supérieure à la loi de Dieu ? Que feriez-vous ? Que ferions-nous ?

En pleine instruction de ce projet de loi à l’Assemblée nationale, projet de loi qui présente plusieurs dispositions inquiétantes sur la question de la liberté de culte – nous prendrons tout à l’heure un temps de prière pour notre pays et nos responsables politiques –, j’aimerais vous inviter à l’écoute d’une deuxième phrase choc de Jésus dans l’Évangile, deuxième de notre série, pour nous aider face à ces questions du lien entre la foi, la loi de Dieu et la loi des hommes. Entre Dieu et César. Nous lisons dans l’évangile de Matthieu au chapitre 22des versets 15 à 22.

Lecture

« Alors les pharisiens allèrent tenir conseil sur les moyens de prendre Jésus au piège de ses propres paroles. Ils envoyèrent vers lui leurs disciples avec les hérodiens. Ils lui dirent : "Maître, nous savons que tes paroles sont vraies et que tu enseignes le chemin de Dieu en toute vérité, sans te laisser influencer par personne, car tu ne regardes pas à l’apparence des personnes. Dis-nous donc ce que tu en penses : est-il permis, ou non, de payer l’impôt à l’empereur ?" Mais Jésus, connaissant leur méchanceté, répondit : "Pourquoi me tendez-vous un piège, hypocrites ? Montrez-moi la monnaie avec laquelle on paie l’impôt." Ils lui présentèrent une pièce de monnaie. Il leur demanda : "De qui porte-t-elle l’effigie et l’inscription ?" — "De l’empereur", lui répondirent-ils. Alors il leur dit : "Rendez donc à César ce qui appartient à César et à Dieu ce qui appartient à Dieu." Étonnés de ce qu’ils entendaient, ils le quittèrent et s’en allèrent. »

Commentaire

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Pour situer les acteurs et les enjeux, nous nous rappelons qu’à l’époque du Nouveau Testament, le ...

Auteurs
Erwan CLOAREC

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