C’est quoi pour toi la prière ?
Pour moi, ce n'est rien d’autre que de parler avec Dieu. C’est simplement partager ce que je ressens en toute sincérité, sans rien cacher, sans faire semblant. Cela me demande souvent de ne pas toujours dire les mêmes phrases…
Pas de blabla, ne pas toujours répéter les mêmes choses, mais faire un devoir de concentration pour me rendre compte que je parle vraiment avec quelqu’un et que je ne suis pas en train d’accomplir un devoir religieux.
Lorsque je fais cela, je l’entends plus facilement lorsqu’il me parle. Je pense que c’est ce que Dieu attend de nous lorsque nous nous adressons à lui. Il veut que nous le considérions comme une personne. Cela semble évident, mais j’ai l’impression que ce n’est pas toujours ce que nous faisons. Dieu est non seulement une personne mais c’est quelqu’un de sensible, à la fois puissant et délicat. Lorsque je m’adresse à lui, je parle à quelqu’un qui m’aime sincèrement. Il n’aime pas la personne que j’aimerais être ou devenir, mais il aime qui je suis. Dieu est quelqu’un qui m’apprécie, devant qui je n’ai pas besoin de me donner des airs. Je peux être moi-même.
Est-ce que la prière a toujours été quelque chose d’important pour toi ?
Avant de connaître Dieu, je ne savais même pas ce que prier voulait dire. Une fois que je l’ai rencontré, j’avais besoin de parler avec lui, de lui dire ce que je ressentais. Il fallait que je lui disema reconnaissance pour son sacrifice à la croix… Mais pendant plusieurs années, j’avais l’impression que c’était une conversation dans laquelle il n’y avait que moi qui parlais et que lui ne pouvait pas ou ne voulait pas parler…
Il m’a fallu vraiment décider de passer un temps avec Dieu régulièrement. Je vais souvent à la forêt pour lui parler. Comme ça, je suis tranquille et dans un environnement magnifique. Il m’a fallu prendre régulièrement du temps avec lui pour me rendre compte qu’il me parlait. Il m’arrivait d’avoir des images, des pensées, qui sont un peu sur le même plan que les miennes, mais j’ai réussi, petit à petit, à les différencier.
J’ai rendez-vous avec Dieu tous les jours. Ce n’est pas un devoir, une obligation, c’est… une discipline à laquelle je m’astreins volontiers, comme quelqu’un qui est obligé de dessiner pour être un bon dessinateur.
Ce n’est plus pour moi quelque chose de pénible de me dire : « Ah, il faut que j’aille prier ! » Non, parfois, c’est même le plus beau moment de ma journée. Je me réjouis d’aller vers Dieu et de me tenir près de lui.
Je ne ressens pas forcément sa présence, mais l’essentiel n’est pas de ressentir mais de la croire. Et parfois, lorsque l’on croit, on a ce bonus parce qu’on le ressent.
Quand pries-tu ?
Au début, je m’étais organisé ainsi : en allant au travail, je passais par la forêt et c’était mon temps avec lui. Comme une sorte de raccourci par lequel je m’obligeais à passer. Mais ce n’est plus ainsi maintenant. Si je vais toujours à la forêt, ce n’est plus à un moment précis. Lorsque je me lève le matin ou quand je prends mon petit-déjeuner, ou même dès mon réveil, j’en parle avec lui et je lui dis : « On se voit quand aujourd’hui ? »
Je sais très bien que Dieu est là tout le temps, mais je parle ici d’avoir un temps de qualité avec lui. Parfois, je reçois de sa part qu’on a rendez-vous l’après-midi et que ce n’est pas forcément dans la forêt mais dans le jardin ou lors d’un voyage que je vais faire… ou encore plus tard.
Quand, par hasard, je n’ai pas eu le temps dans la journée, j’y vais la nuit. Je trouve très intéressant de se promener dans la forêt la nuit. Au début, j’avais peur, mais maintenant c’est un vrai « kif ». On voit les choses autrement. La nuit est très belle et pleine de subtilités.
Combien de temps pries-tu ?
Habituellement, quand je vais en forêt, cela peut varier, entre une demi-heure et une heure. Mais ce n’est pas mon seul rendez-vous. Parfois, à mon travail, il y a des moments très forts. Je fais des BD pour Dieu et je vis beaucoup de miracles, de défis. Des fois, c’est beaucoup de pression, ce sont des pas de foi qui me coûtent de l’énergie. À ces moments-là, je prends mon arrosoir et je vais arroser les mille et une plantes qu’il y a dans mon atelier.
Cela me fait beaucoup de bien. Le soir, je vais surtout dans ma cave. J’ai beaucoup de travaux. J’écoute sa Parole sur mon téléphone portable. Souvent, je suis touché et je lui réponds. En réalité, nous sommes toute la journée ensemble, mais le truc, c’est que j’essaie de trouver des moments de qualité avec lui.
As-tu des conseils à donner à celui qui te dit je ne sais pas prier ?
Je lui dis « tant mieux ». Tu as bien de la chance car les gens qui savent prier tombent dans des travers qui ne sont pas la prière. La vraie question est : est-ce que tu sais parler à quelqu’un ? Si oui, tu sais parler à Dieu.
L’important, c’est de croire. La bonne nouvelle, c’est que grâce à Jésus, on a accès à Dieu. S’il n’y avait pas eu Jésus à la croix qui nous a pardonné nos fautes par son sacrifice, on ne pourrait pas lui parler ainsi librement. Ce ne serait pas possible à cause de nos fautes et à cause de sa sainteté. Cela crée une distance infranchissable. Franchement, c’est un immense privilège de pouvoir lui parler et d’avoir surtout un contact, un échange. Sans Jésus, Dieu serait distant.